Jeudi 14 ( ?) décembre 1916
Devant la mairie se presse une foule étrangère, femmes, enfants, vieillards appuyés sur des béquilles. Ce sont deux mille habitants de l’Aisne que l’ennemi a évacués. La générosité suisse les a vêtus et réconfortés au passage de sorte qu’ils sont propres, décents. Ils content leur existence en pays envahi, comment ils seraient morts de faim sans les secours américains et que les Boches, à court de vivres, leur achetaient ou leur prenaient le riz qu’on leur donnait. Des garçonnets se dégagent alors de l’attroupement et l’on s’aperçoit qu’ils ont la main droite coupée…