Avant 70, la coiffure alsacienne légère, enlevée, avait la grâce ailée d’un grand papillon. Après 44 ans de domination allemande, le nœud coquet et palpitant a voulu prendre des proportions kolossales ; il s’est germanisé et tombe lourd et caricatural jusqu’aux épaules comme des oreilles de basset. Il est vrai, m’assure-t-on, que seules les servantes de brasserie le portent encore ; beaucoup sans doute sont des immigrées, non de vraies compatriotes de sainte Odile. O filles d’Alsace, vous n’avez donc pas compris que rester fidèle à votre ravissant costume, c’était rester fidèle à l’Alsace, et à la France ?