Jeudi 8 octobre 1914

Ils tombent si bas, ils se dégradent tellement ces ivrognes sanguinaires que le mépris tue chez moi la haine. Je prends le calme dédain du martyr pour ses abjects bourreaux. La seule crainte de leur ressembler m’empêcherait de souhaiter la destruction vengeresse de , et des cathédrales .

Nos soldats manquaient hélas ! de beaucoup de choses ! La plupart, d’ailleurs, quand il faisait chaud, ont jeté leurs vestes de dessous et leurs capotes ; mais ils ont une façon héroïque de se procurer des tentes et des manteaux : ils prennent ceux des Allemands.

Après deux jours d’anxiété, dépêches rassurantes ce soir : « Attaques repoussées, terrain regagné. » On va dormir plus paisible sans ces réveils fréquents où l’angoisse vous saisit à la gorge comme un ennemi qui vous guette pendant votre sommeil.

Les blessés guéris repartent, décidés la plupart à faire leur devoir ; désireux parfois de se venger. Nouveaux adieux et nouveaux déchirements dans les familles où ils étaient rentrés.

La Croix de la Corrèze, 11 octobre 1914. Archives municipales de Brive, 8 S 987.

La Croix de la Corrèze, 11 octobre 1914.
Archives municipales de Brive, 8 S 987.

Nuremberg

Ville allemande de Bavière.

Rhénanie prussienne

Province du royaume de Prusse.