9 heures du soir. Atmosphère embrasée, orageuse au-dessus d’une noire citadelle de nuages : éclate de temps à autre la lueur d’un éclair lointain pareille à celle d’une bombe.
Le malaise que je ressens, je le suppose accru chez nos défenseurs, lourdement vêtus, combattant, altérés sous l’embrasement du soleil et des canons. Puis, je les vois au milieu de l’orage, dans l’eau, dans la boue… Les prisonniers allemands s’étonnent d’être bien traités chez nous. Mais les nôtres, chez des brutes… Que ne souffriront-ils pas !… Oh ! Mon Dieu ! Je n’ose me le représenter. Nous attendions des Français blessés : on nous envoie des Allemands. Quel effort de vertu il faudra pour les bien traiter ! Cela me semble au-dessus de mes forces… Prions.