Vendredi 19 mars 1915

Ceux qui me saluaient sont morts.
Raoul S. a eu à  (sic) la tête emportée par un obus au moment où il entraînait ses hommes à la charge. La mère qui a trois garçons plus jeunes dit : « Il me semble que je n’avais que celui que j’ai perdu ! » Mais elle ajoute, refroidissant ma sympathie : « Mieux vaudrait qu’il n’eut pas si bien fait son devoir et qu’il fut vivant ! »
Je suis d’une famille de soldats. Je les vois autour de moi – mon bisaïeul peint en uniforme Louis XV, mon aïeul en soldat de la Révolution, mon grand-père en officier de l’Empire et mon père du Second Empire. Sans doute à cause de cette ascendance, je ne comprendrai jamais l’état d’âme d’un , d’un déserteur, d’un de ces lâches qui préfèrent mourir ignominieusement sous les balles d’un peloton d’exécution plutôt que glorieusement face à l’ennemi.

Je voudrais que les Françaises ressemblent un peu plus aux héroïques femmes serbes.

 

 

Fey-en-Haye

Il s’agit probablement de Fey-en-Haye, commune de Meurthe-et-Moselle, lieu de combats acharnés en 1914 et 1915 où le 126e régiment d’infanterie, notamment, a été engagé. Totalement détruit, le village est reconstruit après guerre.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.

Embusqué

Militaire affecté, par faveur, à un poste éloigné de tout danger.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.