Lundi 1er février 1915

Un soldat m’avait priée de lui envoyer quelques journaux ; je lui ai adressé deux grands quotidiens et deux feuilles locales. Il m’écrit : « Ne m’envoyez plus de journaux. Ceux qui les écrivent nous font l’effet de fous. Ils semblent parler d’une pièce de théâtre. »

Dimanche. Témoin oculaire et véridique.
L’, curé d’, actuellement , écrit du front à son oncle, l’adjoint briviste : « Il n’y a rien d’exagéré dans ce que les journaux racontent des atrocités allemandes. »

Reconnaissance.
Des fantassins en reconnaissance aperçoivent un artilleur qui, interpelé, refuse de répondre et tâche de s’esquiver. Selon l’ordre des chefs, on lui envoie un  qui attrape l’ à la fesse et l’abat. La patrouille veut le panser et constate que c’est… une femme. On traîne la prisonnière au poste où elle se donne pour une habitante de Saint-Michel qui s’était déguisée pour se sauver ; mais son cas paraît louche et on la maintient en arrestation… « Ce qu’on a rigolé ! », dit le loustic bordelais qui narre l’aventure.

 

La Croix de la Corrèze, 31 janvier 1915. Archives municipales de Brive, 8 S 1004.

La Croix de la Corrèze, 31 janvier 1915.
Archives municipales de Brive, 8 S 1004.

 

Jean Baptiste Bourdoux (1869-1953)

Né à Monestier-Port-Dieu (Corrèze), curé d’Aubazines (1905), en 1914, il est nommé aumônier militaire et affecté à un groupe de brancardiers du 12e corps d’armée. En 1918, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur.

En savoir plus

Voir son dossier sur la base Léonore (Légion d’honneur)

Aubazines

Vue générale d’Aubazines. Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 1363.

Vue générale d’Aubazines.
Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 1363.

Commune de Corrèze située à une dizaine de kilomètres à l’Est de Brive célèbre pour son abbaye cistercienne. Aubazines (nom officiel) ou Aubazine était autrefois orthographié Obazine.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.

 

Aumônier militaire

Prêtre catholique affecté, de par la loi, à un groupe de brancardiers. Il est à la fois celui à qui on se confie et se confesse. Il est aussi habilité à administrer les derniers sacrements. À noter que l’essentiel du service religieux est cependant assuré par les prêtres-soldats mobilisés.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.

Pruneau

Terme populaire désignant un projectile.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.

Artilleur

Militaire qui sert dans l’artillerie, arme désignant l’ensemble des bouches à feu, des munitions et des matériels chargés de leur transport.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.


Mardi 2 février 1915

500 soldats de tout âge, équipés pour le départ, défilent d’un pas résolu, la physionomie sereine, allègre. Ce sont des volontaires ; avec 5 ou 600 autres volontaires tullistes, ils forment une brigade volante qui se portera sur les points à renforcer. Le public trouve leur dévouement si naturel qu’il ne les acclame même pas ; mais quelle admiration, quelle reconnaissance leur vouent nos âmes recueillies !

Quand je reviens à 2 heures de donner sa leçon à Christian M., je vois se répandre le flot des convalescents qui sort du collège transformé en dépôt. Une sympathie de souffrances groupe ces pauvres soldats par infirmités ; à l’escouade des manchots qui vont la manche vide ou épinglée à l’épaule, succède l’escouade des jambes de bois et des béquillards qui n’ont plus démarche humaine. Un borgne guide un aveugle… Deux manchots, l’un d’un bras droit, l’autre du gauche, se promènent côte à côte, car fait remarquer l’un : « À nous deux, nous « présentons » très bien. » Pour ne pas les affliger par des manifestations de pitié, je ne leur montre pas la compassion que je ressens ; mais, quelques mots échangés, le présent d’un journal illustré, l’offre de quelques-unes des oranges que je rapporte du marché, nous a rendus amis ; et grands enfants familiers, les  bronzés me rient de loin des yeux et des dents en me criant : « Bonjour Madame ! »

 

 

Passage en Suisse des grands blessés français. Constance, Zurich, Berne, Fribourg, Lausanne, Genève, Lyon (1915). Photographie. Collection Les Amis des Chadourne.

Passage en Suisse des grands blessés français. Constance, Zurich, Berne, Fribourg, Lausanne, Genève, Lyon (1915).
Carte postale. Collection Les Amis des Chadourne.

Spahi

Cavalier appartenant à un régiment de l’armée française d’Afrique du Nord.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.


Jeudi 4 février 1915

J’ai entrepris – tâche ardue et douce – d’enseigner la lecture, l’écriture et le calcul à une paysanne de 12 ans qui n’avait pu apprendre en plusieurs années d’école à connaître même les lettres ; et j’ai la joie de la voir épeler et compter un peu, et d’éclairer par des explications simples sur le ciel, la terre, les êtres, cette intelligence obscure. Le cœur d’ailleurs est bon et même délicat, si la tête est dure. L’enfant, ayant reçu un sou, a acheté des bonbons pour me les apporter. Les trois frères, qui sont à la guerre, expriment dans des phrases informes un patriotisme naïf et touchant.
À propos des abeilles et de la cire, Marissou m’a dit :
« Oh ! oui, il y a un cierge chez nous. Ma mère l’a acheté pour la première communion de mon frère Léon ; il a servi pour celle de Pierre, pour celle de Michel, et pour la mienne, et pour la mort de ma « pauvre » grand-mère et de mon « pauvre » père.
– Et vous l’allumez quand il tonne, Marissou ?
– Mademoiselle, il en brûle un peu tous les soirs, quand je prie avec maman pour mes frères. »

 

 

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 99.

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 99.


Dimanche 7 février 1915

Journée du  ; temps exécrable comme pour le petit drapeau belge qui produisit pourtant plus de 3 millions. Mais la monnaie devient rare et cela pourrait nuire à la recette.

Il y a quelques jours, j’étais sombre. J’ai même eu une période de révolte contre la . Mais ce matin, j’ai communié, il s’est fait une clarté en moi. Il n’y a rien de changé à mon sort : le même fardeau, les même souffrances, les mêmes menaces m’attendent. Pourtant, je suis heureuse d’un bonheur intime, silencieux. Pourquoi ne souffrirai-je pas quand tous souffrent ? Se refuser à souffrir, c’est lâche. Je veux avoir le courage souriant du soldat français.

Apprendre que  n’est pas, comme on le prétendait, antireligieux, est très doux aussi à mon âme de  qui devient, quand la grâce la vivifie, vraiment chrétienne.

 

Journée du canon 75

Le dimanche 7 février 1915, chaque Français est invité, par l’Œuvre du soldat au front (lancée par le Touring Club de France), à remettre son obole contre un insigne commémoratif. Le produit de la quête est destiné à fournir aux poilus des « objets d’hygiène et de confort ». Le canon de 75 a été choisi car il symbolise alors la vaillance française.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.Dans la séance du conseil municipal du 3 juillet 1915, le maire indique que Brive a recueilli la somme de 1 235 F (registre des délibérations, 1 D 28).
Devant le succès de la quête organisée au profit du poilu, cette action fut prolongée pendant toute l’année 1915, avec une vente de médailles et insignes qui rapportèrent 5 266 182 F de l’époque à la date du 10 juin 1915. La publicité fut largement assurée par près de 150 000 affiches contresignées par le ministre de l’Intérieur.

***

La Croix de la Corrèze, 24 janvier 1915. Archives municipales de Brive, 8 S 1003.

La Croix de la Corrèze, 7 février 1915.
Archives municipales de Brive, 8 S 1005.

Canon de 75

Inventé par le commandant Deport et le capitaine Étienne Sainte-Claire Deville, le canon de 75 mm modèle 1897 est la pièce d’artillerie la plus célèbre de l’armée française en 1914. Grâce à sa supériorité technologique, il devient rapidement un des symboles de la nation luttant contre l’envahisseur.

En savoir plus

Carte postale. Collection Gérard Gautherie.

Carte postale. Collection Gérard Gautherie.

Providence

Le terme désigne Dieu « en tant qu’ordonnateur de toutes choses ».

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.

Joseph Joffre (1852-1931)

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 735.

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 735.

Officier général français, artisan de la victoire franco-britannique lors de la première bataille de la Marne, il stabilise le front nord au début de la guerre. Il est nommé maréchal de France en 1916.

Catéchumène

Dans la religion chrétienne, personne non baptisée mais qui s’instruit pour le devenir.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.


Lundi 8 février 1915

Plusieurs de nos soldats partent, persuadés, sinon sûrs, qu’ils vont en Serbie. Et faire la guerre en France semble doux à ceux là…

Lettre des tranchées :
« Merci pour toutes vos attentions. De notre coté, nous faisons ce que nous pouvons pour chasser l’ennemi de notre chère France. J’espère que ce sera bientôt. Les  commencent à en avoir leur aise. Pourtant, hier encore, ils nous ont arrosés d’obus. On a passé un rude moment, mais enfin personne n’a été atteint. Ensuite, ils ont voulu s’emparer de notre tranchée. En les voyant venir, l’un de nous a crié : « Chata, vira lou che ! » En entendant cela, ils ont crié qu’il y avait des Indous dans la tranchée et ils sont repartis plus vite qu’ils n’était venus ! »

Causerie.
Entre amis, chez le premier adjoint, on s’énumère les trophées « boches » attendus du front : l’un va recevoir des douilles dont il fera des bagues, l’autre un « quart », un autre un sac, celui-là un ceinturon. Mon voisin de table, qui a là-bas un parent officier, offre de me faire envoyer quelque chose. Alors je réplique avec un flegme britannique : « C’est inutile : je le jetterais à l’égout ! »

 

 

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 821.

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 821.

Bochard

Terme péjoratif et injurieux désignant les Allemands. Pour les autres termes utilisés par Marguerite Genès, voir le commentaire « L’ennemi » présenté à la date du 20 novembre 1914.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.


Mardi 9 février 1915

Chez le buraliste-marchand de journaux, envahi par les soldats, un tout petit bout de caporal éveillé, quasi sémillant malgré sa balafre et son uniforme déteint, insiste pour que je sois servie avant lui.
« Merci, caporal ; en ce moment, les soldats doivent être partout les premiers, comme à la frontière.
– Honneur aux dames d’abord ! Qu’est-ce que nous deviendrions sans elles en ce moment !
– Et qu’est-ce que nous, nous deviendrions sans les braves soldats qui nous font un rempart ?
– Elles en font plus que nous !
– Ne nous disputons pas, caporal ; mettons que chacun fait ce qu’il peut et voudrait faire davantage ! »

 


Mercredi 10 février 1915

Ce que la guerre m’apprend : la simplicité, la modestie, la piété, le courage, l’économie, la patience, la constance… Elle m’a montré le vrai caractère français et m’a amenée à l’estimer profondément.
L’élégant lieutenant que j’estimais coureur de ruelles et de boudoirs est, au feu, d’une admirable crânerie.
La fillette que je jugeais frivole devient une vaillante infirmière.
Je ne croyais pas mes compatriotes capables de tant de vertus, à la fois solides et charmantes.
Cette guerre a aussi développé parmi nous la solidarité et la fraternité. La grande dame sent ce qu’elle doit à la femme du peuple dont les fils combattent ; et ceux-ci sont reconnaissants à la belle dame qui les panse et qui s’ingénie à les choyer.

 

Carte postale. Collection Jean-Louis Ladeuil.

Carte postale. Collection Jean-Louis Ladeuil.


Dimanche 14 février 1915

Je me demandais depuis tantôt un an pourquoi une Autrichienne de 23 ans, parlant mal notre langue, était au lycée de jeunes filles professeur de français, et pourquoi mademoiselle Erica Diehl s’était logée fort à l’étroit au haut d’une tour qui domine la vallée. Depuis le commencement de la guerre, cette énigme m’intriguait de plus en plus. Peu à peu, j’apprenais qu’Erica, élevée en Autriche, née d’une Autrichienne et d’un Alsacien ( ?), avait déjà habité la Russie et l’Allemagne, comptait des parents dans l’état-major autrichien et dans l’armée allemande, recevait d’Allemagne jusqu’à ses journaux de modes, ne possédant guère que des livres allemands, attirait chez elle des parents d’élèves, des protestants, pasteur en tête, enfin faisait d’excellente Kultur. J’avais cru devoir communiquer ces détails à l’une des notabilités de la ville qui m’avait dit riant : « Bah ! c’est la phobie de l’espionnage qui vous a gagnée ! » Mais on a voté une loi permettant de retirer la naturalisation aux nationaux des pays ennemis. Naturalisée de fraîche date, Erica Diehl a senti le terrain mouvant, ou bien a compris qu’il était inutile, voire dangereux, d’attendre ses compatriotes à Brive ; et sous prétexte d’aller se préparer au doctorat à Paris, elle est partie subitement, quittant son poste d’observation et de professeur de français…

 Ce même jour, sur le front…

Carte postale. Collection Cédric Foussard.

Carte postale. Collection Cédric Foussard.


Lundi 15 février 1915

 

Les campagnards, persuadés (par qui ?) que les billets de banque de 5 et de 20 F ne vaudront rien, la guerre finie, accaparent et cachent l’argent et le  après l’or ; de telle sorte qu’on est forcé d’émettre du papier-monnaie. Tel a chez lui 2 000, tel autre 4 à 5 000 francs de menue monnaie.
Au marché, ce matin, une vieille femme refuse de rendre la monnaie de 5 F à une acheteuse qui désirait une poule. Cette vieille venait d’empocher le prix d’une autre volaille. Un , en observation derrière elle, avait vu que son porte-monnaie était gonflé à éclater. Il emmène au poste les deux femmes suivies de la foule . Dans la bourse que la paysanne est forcée d’exhiber, on trouve 48 F de pièces ; puis sous l’aisselle de la vieille, on découvre un sachet de toile plein d’or et d’écus. On note la somme, on verbalise, on met dans le sac la même somme en billet, on donne à l’acheteuse la poule et la monnaie, et on renvoie la vieille, furieuse et vexée au milieu des rires du public…

 

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 380.

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 380.

Billon

Alliage d’argent et de cuivre qui, contrairement à la monnaie frappée en or ou en argent, donnait lieu à une « petite » monnaie dévaluée.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.

Sergent de ville

Agent de police armé et chargé de maintenir l’ordre dans les lieux publics. Ce sont aujourd’hui les gardiens de la paix.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.

Gouailleur, gouailleuse

Qui aime à se moquer sans délicatesse.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.


Mardi 16 février 1915

Depuis quinze jours, nul n’a des nouvelles de Laurent qui écrivait tous les huit jours. Est-il blessé, prisonnier… mort ? Et de ses deux dernières alternatives, que faut-il redouter le plus pour lui ?

 

 


Mercredi 17 février 1915

Deux « ministres » d’occasion,  et , tirent en pleine bataille, sur eux, sur leurs collaborateurs et leurs alliés, et n’ont même pas l’excuse du chasseur maladroit, qui ne le ne fait pas exprès. Ils démontrent jusqu’à l’évidence que les gens de l’ sont incapables de prendre part au Gouvernement. Mais comment les Anglais ont-ils permis la réunion d’une conférence socialiste internationale à Londres en ce moment ? On ne peut être à la fois homme de parti et homme d’État.

La conférence socialiste internationale de Londres

En février 1915, à Londres, des socialistes des pays alliés se réunissent afin de réfléchir à une action commune contre la guerre et pour la paix. Ils considèrent que l’impérialisme allemand est la seule cause de la guerre. C’est le prélude à la conférence de Zimmerwald, en Suisse, qui se tiendra du 5 au 8 septembre de la même année.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.

La Croix de la Corrèze, 21 février 1915. Archives municipales de Brive, 8 S 1007.

La Croix de la Corrèze, 21 février 1915.
Archives municipales de Brive, 8 S 1007.

Jules Guesde (1845-1922)

Jules Guesde, ministre d’État en 1915 (Agence Meurisse) Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, département Estampes et Photographies, EI-13 (2557).

Jules Guesde, ministre d’État en 1915 (Agence Meurisse)
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, département Estampes et Photographies, EI-13 (2557).

Journaliste, il est le fondateur du Parti ouvrier qui, en 1905, fusionne avec d’autres partis pour créer la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière). Député du Nord, ce socialiste entre au gouvernement Viviani dès le mois d’août 1914.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.En savoir plus

 

Marcel Sembat (1862-1922)

Obsèques de Jules Guesde : Marcel Sembat lors des obsèques de Jules Guesde en 1922 (Agence Meurisse) Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, département Estampes et Photographies, EI-13 (2722).

Obsèques de Jules Guesde : Marcel Sembat lors des obsèques de Jules Guesde en 1922 (Agence Meurisse)
Source : gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, département Estampes et Photographies, EI-13 (2722).

Avocat et journaliste, il intègre la SFIO en 1905. Député de la Seine, il entre au gouvernement Viviani en qualité de ministre des Travaux publics.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.En savoir plus

Internationale ouvrière

L’Internationale ouvrière (également connue sous les noms de Deuxième Internationale ou Internationale socialiste) est fondée, en 1889, à Paris. S’inscrivant dans la continuité de la Première (1864-1872), elle est la grande organisation internationale du mouvement socialiste. Les divergences consécutives à l’attitude des socialistes face à la guerre conduisent à sa disparition de fait dès 1914. Celle-ci sera effective en 1923.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.


Jeudi 18 février 1915

C’est aujourd’hui que les Allemands commencent à bloquer « sous mer » l’Angleterre et à couler tous les vaisseaux qui voudront la ravitailler. Franchement, c’est un projet mesquin. Si j’étais le , par une torpille appropriée, je ferais sauter l’Angleterre elle-même. C’est ça qui serait Kolossal !

 

 

Guillaume II de Hohenzollern (1859-1941)

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 841.

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 841.

Né à Berlin, Guillaume II est le dernier empereur (Kaiser) allemand et le dernier roi de Prusse.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.


Vendredi 19 février 1915

 

Nouvelles du dehors : Erica Diehl, partie pour Paris, a gagné Bâle. La Suisse, carrefour de l’espionnage.

Je n’ai trouvé que deux fois dans toute cette guerre l’occasion d’admirer les Allemands : la première fois, c’est la fin courageuse de quelques marins du  qui m’a frappée d’un éclair d’admiration ; la seconde fois, le dévouement d’un officier qui a secouru un Anglais sous une pluie de balles. Hors de là, je n’ai ressenti qu’horreur et mépris à leur endroit.

Comment avez-vous pu vous déchoir, vous dégrader à ce point, [vous] abrutir si complètement, chefs et soldats ignares, imbéciles, ivrognes, ignobles, inhumains, infâmes, immondes, ravaler, avilir l’homme en vous, brigands, brutes, bourreaux.
Bête humaine.
Monstres.
Jamais on n’inspira tant d’horreur et de mépris.

Les « Franzosen fresser » (les mangeurs de Français).
(Vieille Allemagne).

 

SMS Blücher (croiseur)

Croiseur cuirassé, mis en service en 1910 et coulé par la marine britannique le 24 janvier 1915, lors de la bataille de Dogger Bank. Il porte le nom du maréchal Gebhard Leberecht von Blücher (1742-1819) qui, à la tête de l’armée prussienne, est l’un des vainqueurs de la bataille de Waterloo en 1815.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.


Mercredi 24 février 1915

Louis M. me montre un petit appareil boche à fabriquer les .

 

Balle dum-dum

Balles de fusil dont l’ogive cisaillée en croix provoque, en éclatant, des blessures très graves. Leur nom vient de leur lieu originel de fabrication, Dum Dum, une ville de l’agglomération de Calcutta, en Inde. L’usage de ces balles a été interdit par la convention internationale de La Haye du 29 juillet 1899.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.