Mardi 25 mai 1915

Vacances en l’honneur de la sœur latine. Joie mais personne ici ne pavoise. Un accord tacite veut qu’on n’arbore les oriflammes qu’à la délivrance du territoire.

Un M. Seghers vient d’être emprisonné par les Boches parce qu’il secourait ses malheureux compatriotes. Est-ce le père du pauvre Edgard Seghers, refugié quelque temps ici ?

J’ai trop dit aux gens ce qu’ils souhaitaient entendre, trop ménagé leur faiblesse, trop flatté leur désir de tranquillité. Au lieu de cela, j’aurais dû, je dois leur montrer la dure et haute réalité, la nécessité de lutter, jusqu’à l’anéantissement total s’il le faut.