Mercredi 20 octobre 1915

 

Triste histoire d’une refugiée.
Les Prussiens ont envahi son village et massacrent au hasard. Les arrière-gardes françaises entraînent les uns, l’avant-garde prussien[ne] retient les autres. Elle a fait couler son vin dans la cave pour qu’ils ne le boivent pas. « Chuifs ! Chuifs ! (Juifs) » crient les Boches furieux… Ils la forcent à les servir. La pauvre femme cherche à s’enfuir avec son mari… Elle monte chercher son enfant au berceau : le berceau est vide… Son mari l’entraîne à moitié folle avec son fils de 10 ans ; leur vieux père a disparu aussi, égaré ou massacré…
Ce pauvre couple réfugié à Brive semble vieux bien qu’il soit à peine à l’âge mûr. Bien qu’il possède un bien, il ne veut plus revenir dans l’Est où il serait exposé à de nouvelles invasions.