Dimanche 20 février 1916

 

Confidences d’une laitière à une autre : « Vezetz be, lou gouvernamen que sale ben lire e escriure auria degut aver prou municious. »
Le gouvernement se compose toujours des mêmes pour eux. (Le vieux et 48).

Récit de Paul C. La vieille femme et la barricade (vers Carignan, pendant la retraite de Charleroi).

Acquittement des deux traîtres suisses. Un choc en plein cœur, une stupeur puis cette amertume que l’ignominie des hommes répand en nous. Quoi, ceux que nous croyions nos meilleurs amis nous trahissent. « Et toi aussi, mon fils ! »
Ces soldats qui défendent à Verdun le sol français de façon à arracher des cris d’admiration, à mériter, comme le dit Kipling, qu’on s’agenouille devant eux,  les vendaient aux assassins boches ; et leurs chefs, leur ont donné de l’avancement, le conseil fédéral s’est efforcé de les soustraire – je ne dis pas au châtiment – mais au jugement. Leur crime est prouvé : ils ont vendu tous ceux qu’ils pouvaient vendre : la France, l’Italie et la Russie. Ils ont sali le pays et leur armée, et le conseil de guerre les acquitte, encourageant la délation dans l’armée suisse. Ceux-là aussi, les Allemands les ont avilis. Si la Suisse n’y met ordre, elle sera perdue d’honneur par l’espionnage, en attendant d’être asservie par les Germains. La patrie de Guillaume Tell ne sera plus qu’une prostituée doublée d’une espionne.
Ces faits prouvent qu’ils n’étaient pas seuls vendus aux Boches.
Et pourtant, quelle âme française ont montré certains Suisses ! Les accents de leur pitié, de leur tendresse également, presque ceux de notre indignation et de notre douleur. Qu’ils purifient leur pays ceux-là, qu’ils le réhabilitent et le sauvent.

 

Affaire des colonels

L'affaire des colonels Friedrich Moritz von Wattenwyl et Karl Egli est une affaire d'espionnage militaire suisse qui éclate pendant la première guerre mondiale. Elle suscite une polémique quant au penchant germanophile de l'état-major suisse.