Jeudi 20 janvier 1916

 

Je n’aurais pas cru les hommes aussi mauvais qu’ils le sont. Je comprends maintenant les mots de Jésus : « Mon royaume n’est pas de ce monde. »

Une malédiction pèse sur l’homme. Sans cela, agirait-il toujours comme il le fait contre ses véritables intérêts, c’est-à-dire contre la justice et la charité, contre la loi divine et humaine ?

« Parce qu’il sait, l’hom[me] échappe au froid, à la faim, aux terreurs superstitieuses, aux esclavages moraux économiques et politiques. S’il les subit encore en partie, cela vient de ce qu’en tous ces ordres de choses, son ignorance n’est point complètement dissipée, de ce que le savoir est très inégalement réparti entre les individus, de ce qu’enfin tous n’ont pas encore assez étudié ou assez réfléchi pour comprendre que le bien particulier en harmonie, avec le bien général, repose sur la meilleure justice et la plus grande somme de vertu possible. »