Jeudi 21 octobre 1915

 

Comme les gendarmes d’Offenbach, nous arrivons trop tard partout : en Belgique, aux Dardanelles, en Serbie. Et comme la loyale Belgique, l’héroïque Serbie va sans doute être écrasée, broyée. « Nous ne vous abandonnerons pas », assure le tzar de toutes les Russies. « Comptez sur nous, n’attaquez pas », insistent nos diplomates. Et la Serbie est frappée traîtreusement de toutes parts et chancelle, sanglante, et nous sommes réduits au rôle – non, au supplice – de spectateurs. Nous n’inspirions pas confiance au Bulgare, au Roumain et au Grec ; il est bien amer de songer que nous leur donnons raison. Pourtant ce n’est pas une excuse à leur infamie !