Lundi 15 février 1915

 

Les campagnards, persuadés (par qui ?) que les billets de banque de 5 et de 20 F ne vaudront rien, la guerre finie, accaparent et cachent l’argent et le  après l’or ; de telle sorte qu’on est forcé d’émettre du papier-monnaie. Tel a chez lui 2 000, tel autre 4 à 5 000 francs de menue monnaie.
Au marché, ce matin, une vieille femme refuse de rendre la monnaie de 5 F à une acheteuse qui désirait une poule. Cette vieille venait d’empocher le prix d’une autre volaille. Un , en observation derrière elle, avait vu que son porte-monnaie était gonflé à éclater. Il emmène au poste les deux femmes suivies de la foule . Dans la bourse que la paysanne est forcée d’exhiber, on trouve 48 F de pièces ; puis sous l’aisselle de la vieille, on découvre un sachet de toile plein d’or et d’écus. On note la somme, on verbalise, on met dans le sac la même somme en billet, on donne à l’acheteuse la poule et la monnaie, et on renvoie la vieille, furieuse et vexée au milieu des rires du public…

 

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 380.

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 380.

Billon

Alliage d’argent et de cuivre qui, contrairement à la monnaie frappée en or ou en argent, donnait lieu à une « petite » monnaie dévaluée.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.

Sergent de ville

Agent de police armé et chargé de maintenir l’ordre dans les lieux publics. Ce sont aujourd’hui les gardiens de la paix.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.

Gouailleur, gouailleuse

Qui aime à se moquer sans délicatesse.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.