Lundi 20 novembre 1916

 

Quelle paix précaire, menaçante nous est préparée ? Le temps passe, nos sanglants efforts restent inféconds, la famille française et sa fortune ne sont plus que débris. « On les aura ! » « On n’est pas prêt ! » Ces deux clichés commen[cen]t à agacer. Les neutres, prétend-on, nous imposeront la paix en nous refusant toute aide. Ils pouvaient donc nous l’imposer dès le premier instant et ils sont complices des crimes accomplis. Eh ! bien ! si nous ne devions sortir seulement ruinés de l’épreuve et trouver dans cette ruine, comme je l’ai fait dans celle de mes parents, un redoublement d’énergie, d’activité, de sérieux, j’y verrais une compensation aux maux soufferts.