Plusieurs de nos soldats partent, persuadés, sinon sûrs, qu’ils vont en Serbie. Et faire la guerre en France semble doux à ceux là…
Lettre des tranchées :
« Merci pour toutes vos attentions. De notre coté, nous faisons ce que nous pouvons pour chasser l’ennemi de notre chère France. J’espère que ce sera bientôt. Les commencent à en avoir leur aise. Pourtant, hier encore, ils nous ont arrosés d’obus. On a passé un rude moment, mais enfin personne n’a été atteint. Ensuite, ils ont voulu s’emparer de notre tranchée. En les voyant venir, l’un de nous a crié : « Chata, vira lou che ! » En entendant cela, ils ont crié qu’il y avait des Indous dans la tranchée et ils sont repartis plus vite qu’ils n’était venus ! »
Causerie.
Entre amis, chez le premier adjoint, on s’énumère les trophées « boches » attendus du front : l’un va recevoir des douilles dont il fera des bagues, l’autre un « quart », un autre un sac, celui-là un ceinturon. Mon voisin de table, qui a là-bas un parent officier, offre de me faire envoyer quelque chose. Alors je réplique avec un flegme britannique : « C’est inutile : je le jetterais à l’égout ! »
Bochard
Terme péjoratif et injurieux désignant les Allemands. Pour les autres termes utilisés par Marguerite Genès, voir le commentaire « L’ennemi » présenté à la date du 20 novembre 1914.
Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.