Samedi 2 octobre 1915

 

À l’hôpital temporaire, vermine, crasse. Il faut panser des plaies que les blessés eux-mêmes n’osent pas regarder. Que c’est pénible, les cris de ceux qu’il faut soigner et sauver malgré eux ! Heureusement, les blessés en voie de guérison exhortent les autres : « Je criais comme toi, je ne voulais pas qu’on me touche. Je serais mort si l’on m’avait écouté. » Ces pauvres  eux-mêmes, avec leurs moignons de bras et de jambes, ont un aspect lamentable ; mais pas autant que les malheureux saignés à blanc, anémiés exsangues qui semblent des cadavres et ne parviennent pas à reprendre vie… ou les aveugles qui vont hésitants, tâtonnants et figés

 

L'Illustration, 20 février 1915. Archives municipales de Brive, 30 C 29.

L’Illustration, 20 février 1915.
Archives municipales de Brive, 30 C 29.

Récapé

Terme venant du patois picard signifiant rescapé.