Jeudi 2 décembre 1915

Lettre d’un poilu du corps expéditionnaire.
« Mademoiselle, je puis vous dire que je vais bien quoique nous soyons dans un mauvais pays sans ressources. Nous escaladons les montagnes tandis que les Bulgares nous tirent dessus et ça nous donne du mollet. Mais quand nous sommes à la cime, nous voyons d’autres montagnes, plus hautes qu’il faudra gravir. À force de monter, nous irons au ciel… Nous ne sommes pas toujours bien ravitaillés et les gens d’ici (la Macédoine serbe) ne sont pas contents de notre venue parce qu’ils ont peur pour leurs femmes ; mais je ne demande pas à les voir. Je sais qu’il n’y a nulle part des femmes aussi gentilles que les demoiselles françaises. »