Dimanche 26 mars 1916

 

Ma petite médaille et ma prière qui devaient dans sa pensée – si peu croyant qu’il fut – et un peu dans la mienne le protéger contre les balles ne lui ont-elles pas valu sa mort héroïque et foudroyante, rachat d’une vie peu exemplaire jusqu’alors et préservatif de nouvelles fautes ? Il risquait de mal vivre, il est bien mort, ma pieuse intention n’a peut-être pas été vaine.
« Caput Cyri amputatum in utrem humano sanguine repletum conjici Tamyris jubet cum hâc exprobratione crudelitatis : « Satia te, inquit, sanguine quem sisisti, cujusque insatiabilis fuisti. » » « La tête de Cyrus ayant été coupée, Tomyris la fit jeter dans une outre pleine de sang humain en lui reprochant ainsi sa cruauté : « Abreuve-toi de ce sang dont tu as été insatiable. » »
L’écolier qui traduit près de moi cette version s’arrête, réfléchit et remarque : « Je voudrais qu’on applique ce traitement à . » Ce serait trop doux mon ami. Les morts ne sentent pas. Je connais un supplice mieux assorti à ses crimes : au Moyen Âge, on donnait la question par l’eau en forçant le coupable à boire jusqu’à la suffocation. Guillaume mérite d’être gorgé de sang humain jusqu’à l’étouffement.

 

Guillaume II de Hohenzollern (1859-1941)

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 841.

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 841.

Né à Berlin, Guillaume II est le dernier empereur (Kaiser) allemand et le dernier roi de Prusse.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.