Dimanche 1er avril 1917

 

Une jeune réfugiée alsacienne aux traits réguliers, aux yeux bruns, Thérèse S., vient timidement me demander de lui apprendre le français. Ses deux frères se battent au Maroc pour la France.
« Je parle, m’explique-t-elle, à un soltat français qui est au front. Nous nous marierons après la guerre ; mais il veut gue che saurai pien le français. Voulez-vous me l’apprentre ? J’étutierai le temps qu’il fautra, teux ans, trois ans…
– Venez demain à 13 heures, Thérèse, nous commencerons. » Ce [soir, je m’efforce] d’inventer une bonne méthode pour la petite Alsacienne.