Samedi 21 décembre 1918

 

Huit jours de logis et de malaise, retour à mes occupations ; rechûte (sic) ce soir [et ?] crachement du sang, symptôme de congestion pulmonaire très fréquent dans l’épidémie actuelle. Je suis mon médecin, mon infirmière ; si je n’étais pas beaucoup d’autres choses encore, je serais bientôt guérie ; jadis, parce que j’étais garde-malade, aujourd’hui, parce que je suis seule, je ne suis pas restée alitée un seul jour depuis dix ans. Une jambe cassée ou le coma pourraient seuls me fixer sur ma couche. Je juge inutile malgré quelques accès de fièvre de me mettre à la diète ; force révulsifs, quelques inhalations, un peu d’aspirine ; que la nature fasse le reste, si elle peut.