Samedi 24 mars 1917

 

Ce matin, ma femme de ménage m’a dit : « J’ai été chercher ma carte. Il n’y avait que des femmes mal vêtues. J’étais la plus élégante. Ces cartes ne sont que pour les pauvres, pour les priver et pour laisser le sucre aux riches. » Le peuple a le délire de la persécution. Les dirigeants de la IIIe République sont en bonne part responsables de ce déplorable état d’esprit. Ils ont inoculé aux écoliers la haine et la méfiance du noble, du prêtre, du riche, du supérieur quel qu’il soit, lui ont prôné à l’excès la Révolution. Tout cela se tournera contre eux, devenus riches, bourgeois et maîtres. Sont-ils bornés, de ne pas comprendre que le respect des supériorités des autorités est le meilleur aide du pouvoir ?