Samedi 6 janvier 1917

 

Quand je songe à notre empressement fébrile du début de la guerre à nous jeter sur les journaux qui nous cachaient la vérité, à en acheter, en lire plusieurs par jour et que je compare à la dédaigneuse ma méfiance, je trouve grotesque ma hâte de naguère.
On nous sert d’énormes bourdes réchauffé[e]s, des informations fausses et fantaisistes. Partout, on sent le truquage, le mot d’ordre commandé.
C’est courant. L’on nous crut vraiment trop bêtes. Ça ne prend plus les grands mots et les leurres.