Dimanche 2 février 1919

 

L’instituteur parisien antimilitariste est démobilisé. Il s’était d’ailleurs arrangé de façon à être aussi peu soldat que possible et pas du tout poilu : il a fait la guerre dans les bureaux ; arrivé chez lui, il s’est hâté de mettre un costume civil.

« C’est le retour définitif ?, lui dis-je

– Oui, je ne suis heureusement plus forcé d’endosser l’uniforme. »

L’uniforme absurdement abhorré a eu sa revanche, a été vengé. Une crise de froid sévissait ; l’habit échancré, en drap fin n’a pas défendu le civil qui s’est mis au lit avec une bronchite, contraint de reconnaître les mérites de la bonne capote bien fermée, en épais tissu, qui l’avait protégé quatre ans contre les intempéries.

 

Réflexions.

Uniforme, vêtement du courage, du dévouement, de la discipline, de la victoire aujourd’hui. Démocratique puisque uniforme.