Dimanche 2 avril 1916

 

Histoire vraie… ou fausse.
Un prisonnier envoie à ses parents, une vieille paire de souliers, tout éculée, toute usée avec prière de la faire ressemeler. « Faire raccommoder de pareilles « groules » ? Non, certes. Mieux vaut envoyer des chaussures neuves. » Mais le prisonnier insiste. Alors on tente l’opération. Quand la semelle tombe, il en sort un billet : « En Allemagne, tout va très mal, on ne pourra tenir longtemps. Nous souffrons, mais nous espérons que vous abattrez l’ennemi et que vous nous délivrerez bientôt. » J. B.

Civils.
Une pauvre vieille, qui possède trois chèvres, mène chaque soir ses bêtes lorsqu’elles ont bien brouté à l’hôpital où elle offre du lait aux blessés. Ceux-ci l’ont surnommée : « la mère Napoléon ».
Un vétéran de 70 amputé, ne pouvant aller se battre, vient avec sa femme veiller les blessés.
Mes petits élèves, Jean et Marcel, font les commissions des blessés ; Jean va quêter pour eux, des œufs, du lait, des fruits ; l’un d’eux a mal de gorge. Jean file à bicyclette et rapporte du miel de chez un cultivateur.

Nouvelles sensationnelles :
« Paraît, dit une bonne femme de la campagne, que les Allemands sont à Bordeaux et qu’ils vont venir à Brive par Capdenac… »
« Je vois bien, geint une autre, qu’avant la fin de la guerre, ils viendront bombarder Tulle et Brive… »