Jeudi 27 septembre 1917
Grève. Magasins fermés ; quelques menaces contre les veilleurs de nuit qui sortent. Le temps est magnifique. Les grévistes finissent par jouir de la promenade. Ils chantent et se font voiturer. La gaîté française empêche bien des choses de tourner au drame.
Les patrons se solidarisent beaucoup moins bien que les employés. Les uns ont renvoyé tout le monde, d’autres ont cédé ; un bon nombre voit venir. Mes amis M. sont enchantés que la grève de leur personnel leur donne des vacances !
Pour des gens qui marchent à reculons, les Russes vont très vite : en quelques mois, ils ont eu la Constituante, la Terreur, Brumaire, les voilà au Directoire. Peut-être même ont-ils tout à la fois ? S’ils continuent du même train, avant six mois, ils auront la Restauration.