Jeudi 10 octobre 1918
Sous le manteau, l’on se passe la traduction d’une étude parue à New-York et qui répand des projections lumineuses sur les bas-fonds parlementaires, et les besognes odieuses qui s’y accomplissent. La crainte et la jalousie jacobine qui jetèrent Hoche et La Fayette en prison et firent préférer à la défense de la patrie la prospérité d’une bande de sectaires s’y retrouvent. Joffre y est sacrifié ; puis Mangin, puis Nivelle dont le plan, repris aujourd’hui par Foch nous libère ; mais certains faits dénotent quelque chose de plus que la défiance maladive de l’autorité civile à l’égard du pouvoir militaire : ils révèlent l’entente avec l’ennemi. Quelle amertume de songer que sans une troupe d’exécrables politiciens, la France et la Belgique seraient délivrées, que la Russie n’aurait pas subi la Révolution et l’Italie le désastre de Caporetto ! de comprendre que nos alliés ont eu à se plaindre de nous, que des parlementaires français ont une lourde part de responsabilité dans les désastres de ces deux pays, dans ceux du nôtre ; et que nos dévoués, nos patients grands chefs militaires ont été paralysés, disgraciés par de misérables intrigants : et nos soldats trahis par ces forfaits sont encore impunis ; autant sinon plus que les crimes boches, on souhaite les voir châtiés.