Mardi 1er août 1916

 

Les Allemands se considèrent encore comme vainqueurs ; leur  insolente n’a guère baissé. Les prisonniers bavarois qui travaillent sur la voie font sans que les surveillants s’y opposent des  aux passants.
Un soldat me dit aussi que dans les tranchées, du côté de Verdun, ils narguent les Français, leurs crient : « Coucou ! » en apparaissant puis s’éclipsant. Si quelque Français veut en faire autant, ils le canardent. Patience. Leur tour viendra.

 

Morgue

Attitude hautaine, méprisante.

Pan de nez

Pied de nez. Geste pour narguer quelqu’un, que l’on fait en tenant la main grande ouverte, les doigts écartés, le pouce appuyé sur le nez.


Mercredi 2 août 1916

 

Vers dix heures, chaque soir, un train de permissionnaires entre en gare. Les soldats se répandent sur les quais, s’ébrouent, se dégourdissent les jambes, se taquinent, s’amusent comme des « gosses ». Apercevant les curieux sur la passerelle qui enjambe les voies et domine la gare, ils les apostrophent :
« Vous en faites pas !
– On les aura ! »
Un loustic, renchérissant, conclut : « Vous en faites jamais ! »

L’infirmière major de Verdun.
La voie ferrée de Bar-le-Duc est coupée. On ne peut évacuer Verdun. On se réfugie dans la troisième crypte de la cathédrale ; la première est détruite. Incendie de la manutention ; l’évacuation. Des pères de famille recommandent leur femme, leurs enfants ; des fils leurs vieux parents. On sent l’impossibilité de faire ce qu’ils demandent.
Le fils de l’infirmière, en pension à Jersey, est un garçon terrible ( ?). Les pères jésuites n’ont pu le dompter ; il ne veut rien faire. Voudrais-je essayer de le faire travailler pendant les vacances ? Je réfléchis rapidement : la tâche est dure ? Mais quoi, peut-on avoir peur d’un enfant de 13 ans ? C’est le fils d’un officier en ce moment grièvement blessé à l’hôpital et d’une infirmière. Je dois faire pour lui, pour eux, ce que je pourrai… De tout cœur, je m’occuperai du petit rebelle.

 


Vendredi 4 août 1916

 

Nouvelles.
a décidément perdu l’usage d’un œil, d’une oreille. Il reste mutilé, défiguré et ne peut manger qu’à l’aide d’un appareil.
M. Jondot a un éclat d’obus dans les méninges et reste paralysé d’un côté ; le fils Parelon est au Val-de-Grâce, la mâchoire brisée et ne s’alimente qu’avec des liquides.

Débuts auprès de l’enfant terrible. Dès que celui-ci ouvre la porte de sa chambre, son compagnon, un superbe caniche noir, se jette sur moi et manifeste l’intention de me mettre en pièces. J’oppose au chien le calme inébranlable que j’avais préparé pour l’enfant. Cette contenance résolue ne m’a pas desservie auprès de mon élève. La leçon s’est très bien passée. Le jeune garçon n’est pas, comme je l’appréhendais, inerte, incapable de s’intéresser ; son regard annonce une vivacité qui doit aller par moment jusqu’à la frénésie. Y a-t-il à l’origine quelque atavisme inquiétant ? Mais je préfère un démon à un apathique. Je m’arme d’un sang-froid bienveillant.

 

Martial Ribes (1886-1970)

Martial Ribes est le fils du sculpteur sur bois Vincent Ribes (1851-1920), qui exerça à Brive à la fin du XIXe siècle.

Dans sa jeunesse, Martial Ribes s’initie à la sculpture et travaille avec son père. Mais, durant la première guerre, le 29 mai 1916, grièvement blessé, il est réformé et les séquelles l’empêchent d’exercer son métier de sculpteur. Plus tard, il intègre le Trésor public.

Vincent Ribes en famille, avec à sa droite son fils Léon-Marcel, et à sa gauche, sa seconde épouse Jeanne-Louise Borne et son fils cadet Martial (Doc famille Martinot)

Vincent Ribes en famille, avec à sa droite son fils Léon-Marcel, et à sa gauche, sa seconde épouse Jeanne-Louise Borne et son fils cadet Martial (Doc famille Martinot).

Nous remercions Madame Maryse Chabanier.

Pour en savoir plus : CHABANIER (Maryse), "Martin Vincent Ribes et l'histoire d'un panneau de bois sculpté" dans Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, t. 136, 2014, p. 115-137.


Samedi 5 août 1916

 

Toujours l’effroyable accusation qu’on a peine à croire fondée. Le docteur Rouchaud, un moment prisonnier, a entendu un médecin allemand dire qu’on tenait prêts là-bas des approvisionnements de microbes du tétanos pour en infecter la race français[e] des régions envahies et se  ainsi des occupants pour prendre leur place. L’Allemagne savante fait vivre l’humanité dans un cauchemar effroyable, la plonge en enfer. Quand cette monstrueuse assertion serait fausse, sa vraisemblance dit assez ce que sont les Bochemards.

 

Débarasser

Désuet. Variante orthographique de débarrasser.


Dimanche 6 août 1916

 

Cartes de Héry chaque jour ; il n’a pas eu plus tôt franchi la frontière, qu’il a pensé à nous. Fou de joie, plein de reconnaissance, il ne cesse de crier : « Je suis en Suisse. Merci pour ce que vous avez fait. » M., banquier à Lille, réfugié ici, à qui je parlais du malade m’a dit :
« Nos prisonniers ne peuvent guère échapper à la tuberculose : on la leur inocule.
Ils en sont capables ; mais les mauvais traitements, les privations suffiraient à les rendre phtisiques. »

 


Dimanche 13 août 1916

 

Mourants. Pour faire pendant à Mme Botrel qui meurt en disant : « Je vous enverrai la victoire. »
Le père Betille, un martyr amputé des pieds, puis des jambes et vainement disputé à la gangrène, dans un délire final, dit à sa femme, debout à son chevet :
« N’est-ce pas qu’on les aura ?
– Oui, mon ami.
– Ah ! ces misérables, ces bandits ! Attends, que j’en démolisse un, puis un autre. »
Et l’agonisant en lutte avec la mort croit combattre les Allemands et lance au hasard des coups de poing dans le vide.
L’actuelle idée fixe des vivants hante les moribonds jusqu’à leur dernier souffle.

 


Lundi 14 août 1916

 

« L’effroyable explosion de cette guerre a fait tomber les masques. Aux lueurs fulgurantes des fusées, des obus incendiaires, des acides enflammés, les laideurs apparaissent plus laides et les beautés plus belles. L’immense embrasement de la lutte jette sa clarté crue aux profondeurs des âmes. La France n’a rien à redouter, car si cette lumière éclaire quelques lâchetés, elle fait resplendir d’innombrables héroïsmes. »
À la lueur de cet incendie mondial, j’ai vu clairement l’humanité, ses myriades d’Adams et d’Èves infortunés et coupables, ses légions d’Abels et de Caïns ; ses bons imagiers qui s’efforcent de rendre à l’argile humaine la beauté de l’œuvre divine et se rapprochent du modèle en revêtant la forme du héros, du saint ou du martyr ; et ses iconoclastes, despotes sanguinaires, lâches bourreaux, qui détruisent en eux toute ressemblance avec le Créateur ; enfin, les stagiaires du Ciel et ceux de l’Enfer.
J’ai vu clair en moi aussi, pauvre petite fille d’Ève, étonnée qu’on soit tous ensemble dans sa famille si noble et si infâme.
Ayant peine à croire qu’elle appartient à cette étrange humanité, se sentant de plus en plus d’un autre monde d’où le mal est absent ; découvrant que la  a écarté d’elle la plupart des liens qu’il distribue aux plus grand nombre et cela sans doute pour qu’elle marche plus librement vers la vraie patrie des hommes de bonne volonté, qu’elle y monte le long de la voie douloureuse, ardant parfois ceux qui tâtonnent autour d’elle.

 

Providence

Le terme désigne Dieu « en tant qu’ordonnateur de toutes choses ».

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.


Mardi 15 août 1916

 

O Belges, quand vous serez revenus à vos foyers dévastés, dépeuplés, quand la paix vous rendra des loisirs, renoncez dans le bonheur reconquis, à quelques amusements barbares en usage chez vous. Souvenez-vous des soldats aveugles et ne crevez pas les yeux des pinsons, n’encagez plus ces innocents martyrs ; songez aux prisonniers ; rappelez-vous aussi les carnages affreux des champs de bataille et n’armez plus pour qu’ils s’entredéchirent mieux les coqs de combats d’éperons d’acier. Allégez, n’accroissez pas par plaisir la somme de la souffrance.

 


Mercredi 16 août 1916

 

Ma laitière, à qui je demandais des nouvelles de son fils soldat, m’a dit ce mot bien paysan : « Il est bien esposé, de ce moment ; et, voyez-vous, s’il devait être tué, j’aimerais mieux qu’il le soit été en commençant ; car il m’a coûté de l’argent que je ne rattraperais jamais ! »
Lettre de Nouaillac à propos du prisonnier Baptiste Jaubert et, comme suite, visite à la mère Jaubert que, toute essoufflée d’une rapide escalade, je cherche vainement dans sa mansarde au quatrième, puis que je découvre en bas gardant « sa poule » dans une courette. La grosse bonne femme m’exhibe la dernière lettre de son fils, une lettre tendre – il envoie à sa mère « les plus grosses caresses », une lettre plaintive – il n’a reçu ni nouvelles ni colis, depuis trois mois. Un camarade « artiste » a orné la lettre d’un bouquet de roses à l’aquarelle. J’annonce à la bonne femme que je vais m’occuper de son fils en qualité de marraine ou mieux de « tante » puisque les marraines n’ont plus le droit d’écrire. Cette parenté soudaine avec une dame, une personne raffinée, ébahit, puis amuse la sabotière. Nous convenons de nous communiquer les nouvelles du captif et je m’en vais dotée d’un « neveu » sabotier, autant dire anarchiste, car la corporation a toujours témoigné ici d’idées passablement subversives.

Tous, comme le Christ, nous avons à mériter le rachat, le salut par l’incarnation et la mort. Notre tâche n’est qu’une infime réduction de la sienne. Quelle clarté jaillit des mystères chrétiens lorsqu’on scrute longtemps leur demi-jour !

 


Jeudi 17 août 1916

 

Longue causerie avec le lieutenant d’artillerie C. Verdun lui laisse le plus sombre souvenir. Pas de vivres, pas d’eau potable ; il y a tant de cadavres, que nombre de puits et de sources sont contaminés ; l’imagination aidant, on trouve un goût de cadavre à toute l’eau qu’on boit ; d’effroyables bombardements des gaz asphyxiants de plus en plus funestes : les derniers aux effets lents avaient empoisonnés même les aliments contenus dans les musettes – les vivres de 5 jours – et les hommes qui absorbaient ces aliments mouraient au bout de deux jours à l’hôpital. Les liquides enflammés font de grands jets éclatants, brûlent 2 ou 3 minutes. Les voir épouvante. Qu’est-ce donc de les recevoir ! La clé de Verdun, c’est Souville. Si les Boches se maintiennent à Thiaumont, ils prendront Souville, puis Tavannes ; mais ils ne s’empareront pas de Verdun avant novembre.
Pourquoi n’employons-nous pas les gaz asphyxiants, les liquides enflammés ? Préparons-nous la guerre depuis quarante ans ? En avons-nous toujours vécu ? La chimie homicide s’est développé[e] surtout outre-Rhin.
, assure C., n’est pas un grand stratège. Il n’a pas préparé la bataille de la Marne. (Halte-là, lieutenant. Et ses ordres du jour ? Instruction générale du 25 août 1914. Notes. Ordre du jour du 6 septembre.) Ceux qui l’ont gagnée, ce sont des hommes à cran, Foch qui a refusé de reculer, disant : « Je suis tourné à droite, je suis tourné à gauche, je fonce en avant ! » et Sarrail, Franchey d’Esperey qui ont répondu : « Allons-y ! » L’infanterie qui était avec nous avait été 30 km en arrière ; elle les refait pour venir se battre. Et puis, ajoute C., qui n’est même pas praticant (sic) : « Lorsqu’on voit qu’avec tous les moyens dont nous disposons, toutes les préparations que nous faisons, après une grande bataille, nous restons presque à la même place, on se dit que cette victoire, voyez-vous, c’est un miracle ! »
Moi je lui applique les paroles de Jeanne d’Arc : « Les gens d’armes batailleront et Dieu leur donnera la victoire. »

 

Photographie. Collection Les Amis des Chadourne. 49 NUM.

Photographie. Collection Les Amis des Chadourne, 49 NUM.

 

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Joseph Joffre (1852-1931)

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 735.

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 735.

Officier général français, artisan de la victoire franco-britannique lors de la première bataille de la Marne, il stabilise le front nord au début de la guerre. Il est nommé maréchal de France en 1916.


Vendredi 18 août 1916

 

À la , comité de secours aux prisonniers de guerre.
Je vais pour surcroit de garanties faire apposer le timbre du comité sur un colis. C’est une employé[e] qui me reçoit, une grande belle fille aux tresses blondes, qui, malgré son corps plantureux, a de jolis traits fins et un air doux que la souffrance a seulement anoblis.
« Vous êtes du Nord, n’est-ce pas ?
– Oui, d’Avesnes. Je me suis réfugiée ici avec une cousine. Mon père, ma mère, ma grand-mère sont restés là-bas et nous sommes sans nouvelles les uns des autres depuis deux ans.
– Vous n’avez pas de parents à l’armée ?
– Un frère, disparu depuis août 1914 ; un oncle qui est resté sous les ruines du fort… à Maubeuge, et un cousin, prisonnier en Pologne, qui meurt de faim ; nous nous privons pour lui envoyer quelques colis. Il est d’une anémie incroyable.
– Ma pauvre enfant, quels périls, vous avez évités en fuyant.
– Oh oui ! madame ! Des rapatriés et des prisonniers évadés, nous l’ont dit. Les Boches continuent de violer les femmes ; ils entrent chez elles et les prennent de force. Des quantités sont enceintes. Que diront leurs maris ? Ce n’est pourtant pas leur faute à ces malheureuses. Si vous saviez avec quelle hâte on a fui. On nous rassurait au lieu de nous prévenir. Je n’avais pas une chemise de rechange. Une mère a emporté son enfant dans un édredon sans le vêtir, parce qu’une autre passait en criant : « Mon petit ! Mon petit ! Ils lui ont coupé les mains ! » »

 

Croix-Rouge

La Croix-Rouge a été fondée par le Suisse Henri Dunant en 1864. Durant la Grande Guerre, la Croix-Rouge française est l’auxiliaire du service de santé des Armées. Elle est à l’origine de la création de près de 1 500 hôpitaux auxiliaires et a mis à disposition 68 000 infirmières diplômées.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2015.


Samedi 19 août 1916

 

Le Dr R., qui est entré des premiers avec nos troupes à Vitry-le-François, dit que les Allemands, même les officiers, avaient laissé partout des traces immondes de leur bestialité, de leur ignominie, déjections, débris de toutes sortes.

 


Mardi 22 août 1916

 

En visite chez les X, j’avais été révoltée des propos du chef de famille, un  qui s’efforçait d’accréditer les propos, les rumeurs infâmes répandus contre le clergé par les soins de l’Allemagne et de quelques politiciens, ses complices.
« Pour mettre fin à la guerre, affirmait-il, il faut que le peuple fasse une révolution.
– Contre qui ?
– Contre les chefs militaires.
– Vraiment ? C’est pourtant en bonne partie grâce à eux que l’ennemi n’est pas arrivé jusqu’ici et que vos biens sont protégés, et votre femme et vos jeunes filles préservées du déshonneur. »
La femme X, qui fut une douce jeune fille, et que le contact de cet homme et la lecture de certaines feuilles a rendue une mégère, m’énuméra les châtelaines, les femmes riches qui seraient les premières victimes de la révolution.
En vain, je lui  que ces femmes portaient toutes le deuil d’un mari, ou d’un fils. « Voulez-vous, française, faire orphelins de mère les enfants dont les Boches ont tué le père ?… »
Aujourd’hui, je rencontre dans la rue la même Madame X qui esquisse une défense de l’Allemagne.
« Elle a été attaquée.
– Par nous ?
– Non, par d’autres.
– Allons donc ! La guerre a toujours été sa principale industrie. Elle préparait celle-ci depuis quarante ans.
– Les Français l’a lui ont faite sous Napoléon et ont commis d’aussi grands forfaits chez elle.
– D’abord, ils étaient les agresseurs et puis, nous n’avons jamais commis les monstrueux attentats qu’ils perpètrent. La cathédrale de Cologne n’a pas été démolie que je sache comme celle de Reims.
– Oh ! Pour quelques pierres !
– Pardon madame, ces pierres-là étaient parmi les plus sublimes créations humaines ; de grands morts vivaient en elles.
– Et à Verdun ! Quelle tuerie ! Pourquoi tant se détruire pour un peu de terrain ?
– Pourquoi veulent-t-ils tant le prendre ? Ils n’avaient qu’à rester tranquilles. Celui qui, attaqué, ne se défend pas est le dernier des lâches…
– Mieux vaudrait signer la paix qu’anéantir notre génération.
– Non Madame, mieux vaut mourir tous que se préparer à la servitude. Je ne veux pas devenir sujette du monstre  et esclave de ses esclaves. »
Un pauvre «  », amputé d’une jambe, passe alors en se traînant sur deux béquilles.
« Voilà notre jeunesse !, dit la dame avec une feinte compassion.
– Voilà la Kultur, est ma riposte.
– Avant peu, nous serons forcés de nous unir aux Allemands pour chasser les Anglais de France.
– Ceux qui resteront en France, c’est ceux qui y seront ensevelis… », et je laisse l’avocate des Boches mécontente et déçue.
Une clarté sinistre s’est faite dans mon esprit. Je me suis souvenue que cette famille a logé une Allemande, une espionne, et je vois la marque de fabrique de cette espionne dans les propos tenus devant moi : Quoi, ces gens qui se montraient obligeants, amicaux, seraient vendus ! J’éprouve à cette idée du dégoût, de l’horreur, je plaindrais leurs enfants s’ils respiraient une semblable atmosphère. Moins franche, j’aurais abondé dans le même sens et peut-être j’en aurais appris long. Mais s’ils servent d’indicateurs et de provocateurs, je dois avoir un joli dossier en Allemagne ! Vrai, ça me flatte !

 

Embusqué

Militaire affecté, par faveur, à un poste éloigné de tout danger.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.

Représenter

Faire observer quelque chose à quelqu’un.

Guillaume II de Hohenzollern (1859-1941)

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 841.

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37 Fi 841.

Né à Berlin, Guillaume II est le dernier empereur (Kaiser) allemand et le dernier roi de Prusse.

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.

Bluet

Bleuet. Surnom donné par les premiers poilus (porteurs des pantalons « rouge garance ») aux jeunes recrues (à partir de la classe 1915), vêtues de l'uniforme bleu horizon.


Lundi 28 août 1916

 

La mère Jaubert a dit à une de ses voisines : « Es vengut una Madama que vol esser la mairine de moun filh ; mas moun filh es batejat ! » (Il est venu une madame qui veut être la marraine de mon fils. Mais mon fils est baptisé !)

 


Mercredi 30 août 1916

 

Tout en montant l’avenue de la Gare, je regardais un couple qui me précédait en me disant : « Quelle tournure boche ! Cette femme est-elle assez mastoc ! Taille épaisse, gros pieds ! » Arrivée près d’eux j’entends la dame glapir : « Ia Ia ! »
Je les dépasse, me retourne pour voir ce couple teuton demeuré en France malgré lois et police. Alors gênés, ils se séparent et l’homme s’esquive. J’attends, arrêtée devant un magasin de fleuriste, que la femme me dépasse. Inquiète, elle entre à l’église, puis ressort par une porte de côté. Sa conscience ne doit pas être nette. Enchantée de l’avoir effrayée et appelée par des affaires pressantes, je l’abandonne à la surveillance de la .

 

Providence

Le terme désigne Dieu « en tant qu’ordonnateur de toutes choses ».

Texte rédigé par les élèves de seconde du lycée Cabanis lors d’ateliers aux archives municipales de Brive en 2014.