Mardi 6 août 1918

La vérité a une force expansive, explosive même.

 

En voulant nous asservir, nous anéantir, nos ennemis nous aurons libérés, vivifiés, purifiés. Pour nous tirer de rêveries malsaines, de notre non pas décadence, mais décadentisme, il fallait cet effroyable réveil. Pour effacer notre humiliation, nos appréhensions, il fallait la Marne et Verdun, Sedan et Metz. Sans cette lutte gigantesque, notre pays naguère dénigré non sans quelques raisons, paraitrait-il le chevalier, le Cid des nations ? Pour nous rendre nos provinces de l’Est et nos frères captifs, il fallait la guerre, cette guerre, l’ambition monstrueuse de l’Allemagne, son dessein de nous assassiner. Malgré notre deuil, nos épreuves, reconnaissons l’ordre de la Providence.

 

Carte de France. Figurer en tricolore les départ[ements] où les naissances sont en excès ; les autres, en grisaille et en noir.

 

Vous, vous préconisez toutes les vertus domestiques, vous prêchez la repopulation. Eh ! comment ne voyez-vous pas qu’en affaiblissant ou déracinant toute croyance, toute espérance, où stérilisez le bon grain que vous semez ? Ne comprenez-vous point que les pernicieuses doctrines répandues par vous sont des semences vénéneuses qui infestent de proche en proche les champs fertiles ?