Vendredi 8 février 1918
Récit de l’inspecteur d’assurances de Val…, sa maison en Lorraine. Quand sa mère et sa tante y rentrent, elles voient leurs chapeaux retirés des armoires, posés à l’envers sur la table de la salle à manger et pleins chacun d’un souvenir boche… Vous comprenez ? Ces pourceaux produisent des ordures à volonté.
Le métier d’espion doit être facile. Très occupée, discrète, je ne me mêle guère des affaires d’autrui et je suis au courant de tout. Avec ce que je sais, je jetterais la discorde dans toute la ville, je brouillerais les femmes et les maris, les fils et les pères, les maîtresses et les servantes, les patrons et les employés. Compromissions politiques, affaires véreuses, inconduite des jeunes gens, maux secrets, tout m’est narré, confié, rapporté sans que j’aie provoqué les confidences. Quelques-unes alarment ma conscience et je préférerais ne rien savoir.