Mardi 12 février 1918

Un Allemand ne peut pas aimer sa patrie comme nous qui la sentons souffrir, saigner en nous.

« Le bon sang de France qui coule dans nos veines veut que le plus petit d’entre nous comme moi-même, soit touj[ours] prêt à tenter de grandes choses. »

, 25 juillet 1909

Robert B. est très mécontent : on a remplacé sa Schmidt qui marchait très bien par une Voisin fort inférieure. La première est plus pénible à manier et le capitaine de l’escadrille n’avait pu s’y faire. « Les commissions n’acceptent d’ailleurs, dit le jeune homme, que les appareils de ceux qui leur payent des pots-de-vin. » « L’on ose écrire dans les journaux, s’est écrié le jeune pilote, que l’on consulte ceux qui volent ! » Eh ! le verbe voler a divers sens chez nous. Il faut s’entendre. Clemenceau est venu à leur camp et l’a interrogé.

« Il fallait réclamer, dis-je.

– Impossible, mon capitaine était présent. »

(Inspecteurs, parlez aux gens sans témoins si vous voulez savoir la vérité.) D’ailleurs, est mystifié comme tous les chefs. Il a ordonné aux aviateurs de porter au camp des costumes de mécaniciens. Aucun n’en avait, mais tous empruntant aux mécaniciens bourgerons et pantalons ont paru en tenue réglementaire. Et le ministre s’en est allé, convaincu que ses ordres sont religieusement exécutés.

 

Carte postale. Archives municipales de Brive, 37Fi985.

Louis Charles Joseph Blériot (1872-1936)

Ingénieur, pilote précurseur et pionnier de l’aviation française. Il traversa la Manche en avion le 25 juillet 1909. Sa compagnie, Blériot Aéronautique, fabriqua de nombreux appareils pour l’armée française durant la Première Guerre mondiale.

Georges Clémenceau (1841-1929)

Homme politique français. Surnommé le « Tigre » à cause de son énergie et de son indépendance, il est nommé président du Conseil par Poincaré le 14 novembre 1917. Considéré comme celui qui a conduit la France à la victoire en 1918, il participe à la signature du traité de paix le 28 juin 1919.