Samedi 16 février 1918

Des poilus couverts de la boue des tranchées m’apostrophent d’un air goguenard : « Vous ne pourriez pas nous dire si les pâtisseries sont ouvertes ? » Je leur en désigne une du doigt. Ils approchent, contemplent les friandises étalées et l’un d’eux dit à l’autre en montrant les grandes glaces : « Je les casse ? » La bombe glacée brave les bombes asphyxiantes, lacrymogènes, incendiaires et explosives. Mais cela commence à irrité les nerfs de ceux qui souffrent.