Le lieutenant Revel annonce la mort de , le chauffeur du Dr . Son capitaine a dit au lieutenant : « J’ai perdu le meilleur soldat de ma compagnie. Son boute-en-train, son entraîneur. Comme d’ordinaire, il s’était dès le signal lancé le premier à l’assaut, quand il a été frappé ! C’est à des soldats comme celui-là que nous devrons la victoire. » Voilà pour un simple soldat une admirable oraison funèbre. Brave petit Paul, si gai, si disposé à rire et à faire rire les autres ! Tous ceux qui le connaissaient déplorent sa mort.
Je me souviens qu’un jour, l’aspirant de marine allemand, Adolphe Kessler, venu chez ses maîtres pour se perfectionner dans l’étude du français, lui avait dit ironiquement :
« Ah ! Vous la voulez, Paul, la revanche !
– Monsieur, avait répliqué le jeune homme, nous ne la cherchons pas, mais si nous la trouvons, nous la prendrons ! »
Lui et ses pareils vont nous la donner en effet. Et moi qui ai gratifié, un soir, Kessler d’une poignée de main parce que je le plaignais de l’abandon dans lequel on le laissait dans un coin du salon chez le docteur. Je regrette ma poignée de main. Je songe aussi combien avec tous, ces compatriotes, cet Allemand se trompait sur notre compte : après la revue du 14 Juillet, il écrivait à ses parents : « Tant que nous n’aurons affaire qu’à des soldats comme ceux-là, nous n’avons rien à craindre. »
Il ne savait pas discerner, dans les Français blagueurs et les pioupious quelconques, les modestes héros et ne devinait pas un intrépide adversaire dans le bon enfant joyeux qu’il taquinait.
Le lieutenant Revel annonce la mort de Paul Chadeau…
Soldat au 126e régiment d’infanterie, Paul Chadeau a été tué au combat le 29 octobre 1914 à la ferme des Marquises près de Wez (aujourd’hui Val-de-Vesle dans la Marne). Que s’est-il passé ce jour-là ?
Paul Chadeau (1893-1914)
Né à Corgnac-sur-l’Isle (Dordogne), soldat au 126e régiment d’infanterie, Paul Chadeau est décédé le 29 octobre 1914 au combat à la ferme des Marquises près de Wez (Marne).
Maurice Léon Léonard Prioleau (1858-ap. 1920)
Né à Objat, il est docteur en médecine. Le 15 août 1914, il est affecté au service de la Croix-Rouge comme chirurgien en chef de l’hôpital auxiliaire n° 2 de Brive. Il est le père de Marguerite Priolo (épouse Gaillot), ancienne élève de Marguerite Genès et reine du Félibrige en 1913. En 1920, alors qu’il est président de l’orphelinat des chemins de fer français (section de Brive), il est nommé chevalier de la Légion d’honneur.